Par Louis Nduwumwami
Cicatrice est une invitation à se dépasser courageusement : avec son cœur et toute son humanité, oser regarder en face la souffrance d’une fillette de neuf ans qui a assisté au massacre de son père et de deux de ses frères.
C’est un récit poignant qui interroge la conscience de chacun sur les responsables de l’extermination systématique des tutsi de Karusi en octobre 1993.
Ce livre est aussi une invitation à permettre aux survivants d’enterrer leurs morts et ouvrir ainsi la possibilité d’aller jusqu’au bout de leur deuil et pouvoir cicatriser leurs plaies et se reconstruire.
Ce n’est que de cette manière que le pardon est possible et que les ajustements pour vivre avec cette cicatrice sont envisageables.
Le Burundi actuel a besoin de ce genre de témoignages; nous avons besoin d’ouvrir les yeux sur les conséquences des choix que nous faisons et qui vont affecter nos enfants ainsi que les générations futures.
Lydia Douce Ininahazwe ouvre une voie à la guérison en pardonnant à ceux qui ont assassiné les siens ; c’est le pardon qui brise la spirale de la violence et des vengeances interminables.
La justice doit pouvoir être rendue car sans elle les crimes et même les crimes contre l’humanité peuvent reprendre à tout moment.
Agissant de concert, le pardon et la justice rendent possibles la réconciliation et la paix.
Cicatrice nous montre la voie.
SAKUBU
Juste préoccupé par « les responsables de l’extermination systématique des tutsi de Karuzi en octobre 1993 ». Est-ce que les populations exterminées autres que les tutsi ne sont pas préoccupantes? Voilà comment la mémoire sélective peut freiner l’esprit de réconciliation. Que la CVR nous y aide à transcender!